Pourquoi est-ce si difficile de trouver sa place dans ce monde?
- explorateur3
- 27 nov. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 déc. 2024
23 Novembre 2024
Pour répondre à cette question, je vais me baser sur mon expérience personnelle. Ces propos n'ont aucune prétention de vérité, c'est plutôt le compte rendu d'une recherche de sens que j'ai commencé depuis l'âge de 16 ans. Une quête qui m'a poussée à me définir par rapport aux autres et à retrouver mes aspirations.
L'expérience qui m'a confrontée à définir mes valeurs, c'est une dépression vécue à l'adolescence. Un sentiment d'être autant rejeté par le monde que par moi-même. Pour retrouver mon chemin, je devais recommencer à zéro. M'intéresser à la littérature pour retrouver des êtres avec qui je pouvais me reconnaître, comme Hermann Hesse avec son roman, Le loup des steppes qui m'a réconforté en affirmant que ce qui distingue l'identité humaine est vaste et qu'à l'intérieur d'un individu, il existe une multitude de facettes qui cohabitent ensemble. Un autre moyen a été d'écrire pour démêler mes maux et mes émotions.
Sans rentrer dans les détails de mon histoire personnelle, cette dépression m'a obligé à réfléchir sur mon identité et la direction que je voulais donner à mon existence. Pour revenir à la première question, la difficulté provient pour ma part d'un sentiment d'inadéquation au monde. Plus j'ai creusé en moi pour me définir, plus je me sentais éloigné de la société et de ses valeurs. Du capitalisme jusqu'au système d'éducation en passant par le matérialisme, rien ou si peu me paraissait avoir du sens. D'un côté, la société met de la pression sur l'individu pour qu'il se distingue des autres, mais de l'autre, elle n'enseigne pas comment arriver à mettre de l'ordre en soi. Au contraire, la ligne de moindre résistance pour l'individu, c'est de suivre la majorité, de suivre la tendance générale d'une époque. Il y a un paradoxe entre la recherche de soi d'un coté et de l'autre, ce besoin puissant d'être aimé et de faire partie du monde.
Pour beaucoup et je m'inclus dans ce nombre, le monde du travail ne correspond pas aux aspirations personnelles, c'est plutôt un compromis avec la réalité d'aujourd'hui. Depuis notre enfance, on nous répète de se conformer à la société tout en essayant de garder notre propre couleur. Pourtant, cette couleur commence à prendre de la force seulement si on l'entretient de manière sélective. En m'exprimant ainsi, je ne veux pas favoriser un plus grand individualisme au sens égoïste du terme, mais bien souligner l'aspect contradictoire d'un monde qui prône la force individuelle en mettant tous les conditionnements sociaux pour briser la formation identitaire. Pour moi, l'individualisme occidental tant réprouvé n'est pas la preuve de la force individuelle de l'Ouest, mais plutôt une mode passagère d'un groupe d'individus qui intègre les valeurs d'une époque sans vraiment prendre la peine de définir les leurs. Tout cet amalgame de normes et de coutumes éloignent l'individu de lui-même et il doit faire un travail considérable pour retrouver sa place malgré la pression de ses semblables. Plus il y a une distance individuelle avec la majorité, plus le travail de défrichage est grand pour pouvoir contribuer au monde sans se victimiser en le subissant. La question initiale n'aura pas la même réponse pour tous, mais la quête demandée pour arriver à sublimer la superficialité ambiante est énorme. Combien de gens délaissent leur individualité pour se fondre à leur environnement? Combien sont assujettis à des règles qui vont à l'encontre de leurs aspirations? Je crois que la première étape pour trouver sa place, c'est de faire un travail de dépouillement qui va permette d'éliminer toutes les expériences et compromis inutiles. Ensuite, se poser la question de la manière de contribuer en comprenant ses forces et faiblesses. Finalement, l'étude de la société permettra de trouver le meilleur angle d'approche pour commencer le travail de partage. Pourquoi est-ce si dur de le faire pour la majorité? Parce qu'on fait le chemin inverse, on se conforme à la majorité, à l'espace que nous donne les autres avant de véritablement faire le travail honnête de mettre en lumière son essence propre.



Je pense qu'il ne faut pas confondre individualisme et individualité, bien que certains font du premier la pierre d'assise de leur individualité...
Ce qui me choque, pour ma part, c'est que l'individualisme, le fait de faire passer sa personne (moi) avant sa communauté (nous), est le discours dominant, c'est ce que le capitalisme et la droite politique nous enfonce dans la tête. Au fond, l'individualisme est un conformisme...
Il faudrait davantage cultiver l'individualisme dont le sens est de faire preuve d'indépendance d'esprit et célébrer l'individualité, tout en cultivant un nous inclusif, rassembleur.
Je pense qu'on aurait là une belle base pour donner du sens à nos moi, à notre nous.